Quand vos décisions se résument à un triangle
Ou comment y voir plus clair pour prendre de meilleures décisions dans un monde complexe et améliorer la pérennité de votre entreprise.
2 000 000.
C’est le nombre de bouteilles que la marque Perrier a dû détruire en 2024 à cause d’une mise en demeure de la préfecture du Gard. Le groupe Nestlé, propriétaire de la marque, a payé une suite de décisions et d’actes préjudiciables pour sa propre activité. En tirant sur la corde en continuant de pomper les nappes d’eau souterraines ou en demandant des largesses au gouvernement, la sanction a fini par tomber.
On se doute que la pression financière et l’exigence de performance économique ont imposé ses mauvaises décisions. J’aurais pu prendre bien d’autres décisions pour illustrer les conséquences du business first. L’actualité en déborde… peut-être même autour de vous, vous avez subi ou que vous subissez ce type de décision.
Sortir de la voie sans issue dans laquelle le réductionnisme nous a enfermés
Avec la financiarisation de l’économie à partir des années 80, la plupart des décisions économiques ont prévalu sur tout le reste. Néanmoins, dans un monde où l’on a dépassé les limites physiques de ce qu’il était possible de faire, la rareté des ressources et la complexité de notre monde grandissent.
Cela rend de plus en plus imprévisible l’évolution du système Terre. Mais nous continuons à décider comme si de rien n’était. Les critères de décisions restent globalement les mêmes : combien ça coûte ? Combien cela rapporte ? Tout reste cantonné à la performance économique.
Revenons-en à vous, à vos décisions quotidiennes.
J’ai déjà évoqué plusieurs fois l’approche systémique dans ces quelques lettres sans vous permettre d’y voir plus clair sur le sujet. Commençons par la base : comment nous décidons réellement.
Et surtout : ce que nous oublions
Varier ses critères de décisions
L’approche systémique offre toute une suite d’outils et de principes variés pour affiner l’analyse d’un contexte. Le premier principe étant de garder une certaine humilité étant donné qu’on ne peut jamais tout savoir, ni anticiper d’un système. Voilà pourquoi il n’y a rien de parfait dans ce que je vous dis et que vos mails ou commentaires peuvent bien sûr enrichir l’analyse.
Ce rappel important étant fait. Concentrons-nous maintenant sur ce principe clé tant oublié dans notre société : varier ses critères de décision.
Vos décisions en 3 dimensions
Toutes nos décisions de dirigeant ou dirigeante d’entreprise reposent sur 3 dimensions :
La performance économique
L’idée n’est pas de la faire disparaitre. On peut évidemment la redéfinir, la sortir du court terme exclusif mais c’est évidemment un critère à prendre en compte pour tout responsable d’entreprise.La santé des écosystèmes dont l’entreprise dépend
Les écosystèmes vivants (
l’environnement) et humains dans lesquels s’inscrit une entreprise, qu’elle le veuille ou non, doivent être considérés. De plus en plus d’entreprises s’inscrivent dans ce paramètre même si une minorité seulement le fait correctement.La résilience de l’entreprise
Ou la robustesse de celle-ci, je ne fais pas de différence, les experts non plus visiblement. C’est-à-dire sa capacité à résister, absorber, recouvrir ou encore se transformer vis-à-vis de chocs potentiels.
Sortir du syndrome du bon élève
Que vous le vouliez ou non,
toutes vos décisions se résument à ces 3 paramètres.
les 3 paramètres ne peuvent être poussés à leur maximum en même temps.
Pire, quand vous priorisez l’un des 3 paramètres, l’un ou les deux autres se dégradent.
Illustrons un peu ces 3 curseurs dans la pratique :
Perrier veut améliorer ses impacts sur la santé des écosystèmes ?
Il va dégrader sa performance économique à court terme en faisant des investissements ou en ralentissant sa production.
Perrier veut améliorer sa résilience en augmentant ses stocks de bouteilles ?
La marque va exercer une plus forte pression sur les écosystèmes pour s’approvisionner et augmenter ses coûts pour faire grossir son stock.
Nul besoin de vous illustrer les impacts de la priorisation de la performance économique…
Il n’y a pas de décision parfaite. Nous ne donnons que des réponses aux priorités de l’entreprise selon les éléments de contextes que nous avons à disposition. D’où le besoin également de rester humble et ouvert aux différents points de vue.
Certain.e.s d’entre vous pourront argumenter que la santé des écosystèmes peut être associée à une performance économique et une meilleure résilience. Et vous aurez raison mais les exemples sont si rares que l’on ne peut pas encore généraliser le propos.
Pour conclure, rendre vos décisions plus résilientes, ce n’est pas les rendre plus complexes. C’est les rendre plus riches.
Pour améliorer votre adaptabilité
Prendre du recul quand vous prenez une décision en variant les critères de décision.
Admettre qu’il n’y a pas de décision parfaite, il n’y a que des réponses à des priorités de l’entreprise avec les connaissances du contexte que l’on a à disposition.
Trouver un équilibre dans vos décisions, au risque de perdre un des 3 curseurs évoqués et donc de disparaître.
Considérer les critères quantitatifs mais aussi qualitatifs, souvent plus appropriés pour juger de la santé d’écosystème ou de la résilience de votre entreprise.
Si vous souhaitez aller plus loin, vous pouvez :
télécharger le Circular Canvas pour repenser votre modèle économique, offert par la Circulab Academy
écouter Radio Circulab sur votre appli de podcast préférée.
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